Le procureur général près la cour d’Alger a requis jeudi dernier, dix ans de prison ferme contre le directeur des affaires religieuses de la wilaya d’Alger, Moussa Abdellaoui. Le procureur a estimé que toutes les preuves légales et matérielles relatives à l’accusation sont formelles, notamment en ce qui concerne le trafic d’influence pour bénéficier d’avantages.
Pour rappel, l’affaire a été ajournée sur demande des avocats de la défense et ceux des parties civiles, lesquels ont
sollicité un délai supplémentaire pour pouvoir préparer leurs plaidoiries. Une centaine d’amis et collègues du directeur ont, dès les premières heures, rejoint le siège de la cour d’Alger pour
soutenir leur premier responsable. Abordés par les journalistes, ces derniers n’ont pas caché leur mécontentment quant à la manière avec laquelle le dossier de l’accusation «a été monté par les
services de sécurité».
Pour rappel, le mis en cause a écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis, assortis d’une amende de 1 million de dinars.
Il a été arrêté le 21 avril dernier, à quelques encablures du siège de la direction des affaires religieuses située aux Anasser, après qu’une souricière lui eut été tendue par les services de
sécurité, en compagnie du plaignant. Ce dernier, faut-il le préciser, est revenu sur ses déclarations faites, aussi bien lors de l’enquête préliminaire que de l’instruction judiciaire. Il a
affirmé n’avoir fait qu’appliquer à la lettre les directives des services de sécurité. Les avocats de la défense ont sollicité la relaxe pure et simple de leur client, arguant que l’accusation ne
tient pas debout.
Ils ont par ailleurs axé leurs plaidoiries sur les contradictions flagrantes dans les déclarations de la présumée victime, qui est revenue sur ses propos, et déclaré à l’audience-même que le
procureur devait poursuivre le plaignant pour fausses déclarations ayant causé un énorme préjudice moral au prévenu.
L’affaire est mise en examen pour la semaine prochaine par les juges chargés du dossier.